Un bilan positif pour le 13e Festival d’opéra de Québec édition 2024
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Le 13e Festival d’opéra de Québec – la critique conquise et le public ravi
Le Festival d’opéra de Québec s’est terminé dimanche après-midi avec un public comblé qui battait des mains sur le dernier air de La vie parisienne. Cette production grandiose a ébloui par la virtuosité des interprètes – tant vocalement que scéniquement – par son esthétisme et la qualité de la mise en scène de Jean-Romain Vesperini.
« C’était fantastique, une très belle soirée, un excellent choix d’opéra estival. Tout m’a plu, l’énergie des chanteurs, les couleurs, les paillettes, les chorégraphies. Tout était pensé pour amuser et être festif. »
– Commentaire d’une spectatrice
Cette production démontre une fois de plus le talent du directeur général et artistique, Jean-François Lapointe, à rassembler des distributions et des équipes de conception qui permettent d’atteindre des niveaux d’excellence comparables à ce qui se fait dans les grandes maisons d’opéra. Son opérette chouchou, celle qui lui a insufflé le rêve de devenir un grand chanteur, a fait l’unanimité auprès des spectateurs et des critiques. Les premiers ont été ravis par le choix de l’œuvre tout en accord avec l’esprit estival. Les seconds n’ont pu que constater le haut niveau de cette production, son rythme endiablé et le soin apporté dans les moindres détails.
Avec son idée d’offrir une programmation qui présenterait différents types de spectacles pour faire découvrir l’opéra, comme un conte opératique ou du théâtre lyrique, le directeur a visé juste. Le vilain petit canard et Épitaphe pour Carmen et son assassin se sont donnés à guichet fermé lors des premières. Globalement, 80 % des sièges ont trouvé preneur pour ces deux productions. À l’instar de la coproduction avec Jeunesses Musicales Canada de La voix humaine, ces spectacles sont appelés à partir en tournée. L’Opéra du Royaume annonce déjà une représentation du Vilain petit canard le 11 août prochain.
Ces trois productions offraient une expérience unique ainsi qu’une intimité et une proximité entre les artistes et les spectateurs. Elisabeth St-Gelais dans La voix humaine était d’une rare intensité et jouait avec une vérité bouleversante la maîtresse délaissée alors qu’Olivier Bergeron donnait une première partie toute en légèreté et en joliesse. Carole-Anne Roussel a fait rire et a charmé avec sa poule alors que Marie-Andrée Mathieu a touché les cœurs avec son vilain petit canard. La vedette de cette production est sans aucun doute le compositeur Jean-François Mailloux qui a créé une œuvre musicalement brillante tout en demeurant accessible. Au Théâtre Périscope, Marie-Ginette Guay a livré, avec tout le talent qu’on lui connait, le vibrant témoignage d’une mère atterrée par le féminicide commis par son fils. Envoûtant et troublant, le chant de Carmen, interprété par le contralto Rose Naggar-Tremblay, vient hanter cette femme pour finalement lui apporter une certaine paix.
Chacun de ces spectacles était offert à coût très modique (à partir de 35 $ à tarif régulier) et offrait une tarification pour les jeunes à 10 $ ou 20 $, selon la production.
Dans une niche plus classique et avec un programme savoureusement concocté par Jean-François Lapointe, le Grand concert du Festival a été remarqué pour l’excellent travail de Nicolas Ellis à diriger les interprètes et Les Violons du Roy, dont la touchante intervention de la flûtiste Ariane Brisson dans le « Ballet des ombres », tiré d’Orphée et Euridyce de Gluck. Le chef lui a d’ailleurs galamment remis le bouquet de fleurs qu’on lui avait offert à la fin du concert. Le public était ravi d’entendre ce répertoire trop peu souvent joué au Québec.
À la rencontre des citoyens
Maintenant familiers avec la formule de la Brigade opérette et de la Brigade opéra qui présentent des œuvres en un acte avec mise en scène, décor et costumes sur un char aux allures de castelet, les spectateurs sont nombreux à se rassembler dans les différents arrondissements de la ville de Québec. Sur la rue du Campanile, par exemple, ils étaient près de 500 à applaudir ces petits bijoux livrés avec charme et délicatesse par de jeunes chanteurs exceptionnels. Le Circuit opéra a attiré pas moins de 5 748 passants accueillis à chacune des 5 stations par des artistes lyriques et des instrumentistes, comme Steve Normandin à l’accordéon ou Geneviève Ruel avec son orgue de Barbarie.
La météo ayant été plutôt clémente, ce n’est que le 31 juillet que toutes les activités extérieures ont dû être annulées. La grand’tante de Massenet, donnée à 17 h tous les jours dans le cadre de la Brigade opéra a aussi été victime d’annulation à deux autres reprises en raison d’une pluie soudaine et importante. Les activités extérieures gratuites ont donc attiré près de 8 000 spectateurs dont plusieurs ont eu la curiosité d’aller découvrir la programmation en salle.