LE TRIDENT présente MACBETH de William Shakespeare

Depuis le 21 avril jusqu’au 16 mai 2015, la Trident présente la pièce Macbeth de William Shakespeare, à la salle Octave Crémazie du Grand Théâtre de Québec avec une mise en scène de Marie-Josée Bastien pour cette tragédie considérée comme la plus puissante de Shakespeare et une traduction de Paul Lefebvre.

Avec une imposante distribution : Charles-Étienne Beaulne, Claude Breton-Potvin, Samuel Corbeil, Jean-Michel Déry, Chantal Dupuis, Érika Gagnon, Eliot Laprise, Véronika Makdissi-Warren, Christian Michaud, Jean-Sébastien Ouellette, Lucien Ratio, Jack Robitaille et Réjean Vallée et à la conception : Marie-Renée Bourget Harvey, Stéphane Caron, Sébastien Dionne et Sonoyo Nishikawa le tout avec un décor modernisé qui se prête à toutes sortes de changements parfois surprenants.

« Ressemble à l’innocente fleur, mais soit le serpent qu’elle cache » cette phrase de William Shakespeare au sujet de Macbeth est vraiment à point car elle décrit à elle seule le sentiment que l’on éprouve lorsque l’on voit la trame de cette pièce se dépeindre, se dérouler devant nous. On se rend compte à quel point les prévisions et on-dits de l’entourage peuvent influencer notre propre vision des choses et notre destin.

À la suite d’une bataille victorieuse, Macbeth, chef de l’armée d’Écosse qui s’est distingué par son courage, sa persévérance et sa loyauté, rencontre trois sorcières qui lui prédisent qu’il sera Roi d’Écosse. Macbeth fait part de la prophétie à son épouse qui, dévorée par l’ambition, va l’inciter à assassiner le roi pour prendre sa place. C’est alors le début d’un règne meurtrier où Macbeth, guidé par la peur, la culpabilité et la hantise de se voir déposséder de son trône, entreprend de faire assassiner tous ceux qui pourraient le lui ravir.

« Macbeth » pose la question du pouvoir en présentant le destin d’un homme et d’une femme qui sombrent progressivement dans la folie, tout en étant tenaillés par la peur, le remords et le sang versé. Ils ne tiennent plus compte de l’amitié, de l’amour, de la fraternité, de l’honneur ou de la loyauté car leurs cerveaux les a éliminés de l’équation de leur vie. Un drame shakespearien sur la soif du pouvoir qui vous tiendra en haleine.

La manière de traduire les visions des sorcières est parfois plutôt inusuelle et lorsqu’elles délivrent leurs messages, cela se fait avec un accent plus moderne avec des visuels qui traduisent eux-mêmes des sous-messages comme les masque à gaz qui indiquent le niveau de toxicité des sorcières. Avec un Macbeth (Jean-Sébastien Ouellette) plus grand que nature et sa lady (Érika Gagnon) qui nous fait frissonner lors de ses tirades et divagations sans parler des hallucinations qui nous sont si bien démontrées.

Le décor métalisé et les costumes modernes qui semblent très austères, laissent toute la place au jeu des acteurs et textes qui malgré leur austérité donnent lieu à quelques rires selon les répliques délivrées par certains personnages y ajoutant à l’occasion certains moments musicaux venant appuyés l’essence de la pièce. La manière de traduire la dernière prophétie des trois sorcières concernant la fin de Macbeth est très ingénieuse et frappante, qui complète bien la façon dont à été traitée cette pièce puissante sur les hauts et bas des sentiments qui les ont hantés.

Bien belle façon de terminer la saison 2014-2015 du Trident car Macbeth saura vous fasciner. Il serait avantageux de consulter la programmation de 2015-2016 sur le site du Trident qui présentera encore une fois de grandes œuvres qui sauront vous séduire.

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