DRÔLE D’R... avec JiCi Lauzon, stand-up chronique au Capitole

Le 22 mars 2017 Journée Mondiale de l’Eau et des centaines de personnes ont répondu à l’invitation de JiCi Lauzon et Corina Bastiani de venir au Capitole de Québec pour voir ce qu’ils nous avaient préparé afin de conscientiser le monde au fait que l’Eau, denrée essentielle, n’est pas inépuisable si on ne s’en occupe pas, si on laisse aller sans que personne ne s’en occupe. Donc dès 18h la fête a débuté par un cocktail offert par Pur Vodka et cela coulait à flot, l’art de donner un sourire à tous les spectateurs présents au cocktail et qui leur donnait parfois un « Drôle d’R ».

DRÔLD’R : pour la drôle d’ère qu’on vit, le drôle d’air qu’on respire ou les drôles d’airs qu’on se joue! JiCi lors de ce 4e one man show, nous le présente sous différents angles car après 40 ans de métier il a accroché plusieurs cordes à son arc donc cela nous fait entendre différents styles de musique, du stand up bien entendu y ajoutant des invités spéciaux qui ont débuté la première partie en démontrant à leur tour leur attachement à conserver l’eau pour une planète propre peu importe la forme prise. Que ce soit un groupe de jeunes musiciens qui nous ont chanté l’eau, que l’on doit protéger ou garder avec un texte très pertinent ou de projet Aqua-hacking et la déclaration de jeunes pour leur vision du fleuve Saint-Laurent en 2030 ou une vidéo racontant l’histoire de Pur Vodka dépendant de notre qualité de l’eau, on voit que tous semblent concerner par ce fait.

Comme l’eau ne connaît pas de frontière, un ami de JiCi, Mohammed vient nous traduire ses sentiments avec un instrument de musique à cordes pincées très répandu dans les pays arabes, un « OUD » puis c’est Alice-Anne Simard qui nous parle de retour aux sources, du programme Eau-secours avant d’entendre Isabelle Cyr au piano et « voir le large en dedans », nous donnant le goût de la mer thème que l’on retrouve lors de la prestation de 6 danseuses du Ballet de Québec. Six messagères venues d’un autre temps s’élancent, tourbillonnent, sautent en nous présentant leur vision apocalyptique du futur sur un fond océanique allant du jour au clair de lune si on ne fait rien pour modifier nos habitudes. La musique était aussi agitée que les vagues de la mer déchaînée qui semblaient se gonfler pour mieux se battre contre les dangers qui l’entourent.

Seconde partie, c’est l’arrivée très attendu de JiCi Lauzon notre stand-up chronique! Quinze ans de séries dramatiques et une campagne électorale au fédéral ne l’auront pas guéri : «J’ai un humour qui ne veut pas mourir, et c’est ma raison d’aimer la vie!». Au menu, folklore interdit, western joyeux, questions loufoques et impertinentes : «Une trousse de survie de 72 heures a-t-elle besoin d’une garantie d’un an? »... S’il n’y a qu’un pas entre l’humour et la politique, JiCi le franchit avec brio en y allant de plusieurs matières à réflexion qui posent des questions avec réponses loufoques. « Passer un pipeline bord en bord du fleuve, c’est un peu comme inviter un incontinent dans son bain ou son spa ». Il est accompagné de Mario Desrosiers au clavier qui complète bien le son de ses deux guitares, une qui lui donnait plus de liberté étant sans fil tandis que la seconde apportait plus de profondeur.

JiCi Lauzon est de retour sur scène avec ses 40 années de métier. Celui qui a joué le prof de français dans la télé-série Virginie, détenant le record de longévité au petit écran, revient à son premier amour : la scène! Comédien, humoriste, conférencier, animateur et chroniqueur, il bénéficie d’un indéniable capital de sympathie auprès du public. On parle de diverses générations partant de son grand-père (génération silencieuse) en passant par celle des baby-boomers, des X et Y, qui chacune apportent son bon et mauvais côté avec des anecdotes et chansonnettes rappelant chacune de ces époques. En passant on salue « Maman » qui vit à Québec et a probablement donné le goût à JiCi de faire cette première au Capitole de Québec, question de se sentir plus à la maison.

Après 15 ans dans le dramatique il a le goût de rire et de faire rire mais quand on regarde ce qui est arrivé depuis l’an 2000 il y a plus de dramatique que de choses pour rire que l’on pense au World Trade, au référendum, à l’Ouragan Sandy, au Lac Mégantic, les feux en Alberta, le pesticide dans l’eau à Montréal, les manifestations, les élections récentes il n’y a rien de drôle vraiment mais on peut toujours trouver de bonnes choses dans ces années. On a droit à de belles chansons à répondre avec des textes modifiés que ce soit sur les pétroliers, les gaz de schite, le flushgate de Montréal et son panache odorant …les sujets ne manquent pas ni les chansons.

Bien entendu la campagne électorale verte, le porte à porte, les taxes, le changement climatique, les jobs promises et ce qu’elles seront, les pipelines, la quarantaine –le pire âge, les hippies cette période bénie, les souvenirs de jeunesse, les messes, l’époque des chanteurs engagés avec des exemples qui font chanter et rire dont l’imitation de Plume à Noël qui a vraiment fait un effet bœuf. Lorsqu’il compare les textes du temps où il se disait de grosses âneries que l’on ne pourrait plus dire, les gens tapent des mains et pieds car cela les amuse énormément, lorsqu’on les écoute on se rend compte qu’il n’y avait aucune considération pour les femmes. Comme il le dit si bien, les vieilles chansons c’est comme un miroir de poche qui reflète les mœurs du temps. Et avec ses « Drôle d’R » JiCi a su amuser son public tout en nous faisant réfléchir à la protection de l’eau.

A suivre lors de sa tournée à travers le Québec (www.jicilauzzon.com)