CLÉMENCE DESROCHERS , de passage à la Salle Edwin Bélanger de Montmagny


Ce samedi 1er novembre 2014 à la salle Edwin Bélanger de Montmagny on assiste à un 13e dernier show de Clémence Desrochers qui a maintenant 80 ans et ne le prend pas. Elle est accueillie sur scène par une ovation monstre du public qui est content de la voir ou la revoir. Comme elle le dit si bien « je refais un dernier show parce que je ne peux pas me passer de vous » et assurément l’inverse est vrai aussi.

Cette fois elle est accompagnée par Marie Michèle Desrosiers avec qui elle a des atomes crochus ainsi qu’un trio de musiciens qui la complètent si bien. Steeve Normandin, piano – accordéon –harmonica – directeur musical et mémoire de service puis Jean René –violon alto et guitare ainsi que Blanche Baillargeon à la contrebasse.

Clémence Desrochers Elle passe souvent du coq à l’âne, de la comédie à la tendresse, l’émotion toujours à fleur de peau et cela donne des moments vraiment délicieux et mémorables. Cette orpheline d’internet nous parle de son expérience sur une tablette qui empêche les gens d’écrire des lettres comme avant même si le Fax lui semble encore très utile. Sa façon de délivrer ses textes est vraiment superbe, avec des punchs qui font rire ou pleurer.

Elle chante seule ou avec Marie Michèle et cela donne de vrais petits bijoux avec de belles harmonies comme « Le doux vent d’été » entre autres. La fille d’Alfred Desrochers nous charme avec ses versions lyriques de poèmes, de souvenir d’enfance traduit merveilleusement avec « la chaloupe Verchères » lui donnant une âme enfantine, une nostalgie palpable. Lorsqu’elle utilise les alexandrins pour nous raconter l’histoire de Rolande et Yvette, ses deux années de cours de mimes avec Paul Buissonneau, nous la montre avec la beauté des gestes, ajoutant une autre dimension à ses texte et comme elle le dit si bien « Qui d’Yvette ou Rolande parlera la première…devant ce beau soleil qui danse sur la mer » qu’elle nous a fait répéter pour que l’on se souvienne d’elle; il n’y a pas de chance qu’on l’oublie.

Elle devient chanteuse de charme puis nous livre son père sur un plateau d’argent en nous parlant de « Élégie pour l’épouse en-allée » une pure poèterie en mouvement qui nous frappe de plein fouet, allant directement au cœur, délivré avec tant d’émotion et de passion. Ses paroles nous pénètrent et nous hantent pour n’en plus ressortir.

Clémence Desrochers Pour nous remettre de nos émotions, Marie Michèle nous chante quelques pièces plus entraînantes en nous rappelant que cette année cela fait 40 ans que Beau dommage est arrivé dans nos vies et qu’ils ont produit un coffret vinyle de tous les disques, donc ressortez votre table tournante pour plus de plaisir. On a également droit à un superbe « Bozo » vibrant et charmant.

Autre moment très émouvant celui où Clémence nous récite un poème qu’elle a écrit pour la mère de Marie Michèle qui lui avait dit « Marie, ma mémoire est un papillon, il tourne autour de la maison » - on a jamais entendu parler de l’alzheimer de cette manière magique. Le fond de scène quatre saisons passe du orange, jaune, bleu, vert ou rose ainsi que les éclairages savamment faits offrent un écrin parfait avec un contexte en toute intimité.

Elle enchaîne avec « 2 vieilles » composée pour Louise puis nous redit que « L’été n’est pas faite pour vivre en dedans… » avant de pousser un monologue totalement hilarant sur l’hôpital qui nous rend malade sans oublier les maisons d’éccueil qui nous ont vraiment fait rire sans retenue. Parfois aux intonations de la Piaf à la voix de conteuse d’une vie poétique qui malgré sa petite taille délivre la vie avec une grandeur d’âme sans limite, qui vous remplit le trop-plein d’émotions à pleine vitesse en nous faisant entendre l’amour qu’elle porte aussi à sa mère, qui traverse le temps sans borne ou limite.

Clémence Desrochers Elle a tellement touché de sujet, partagé avec nous et le groupe qui l’accompagne sur la scène qu’on n’avait pas besoin de produits dérivés pour se souvenir d’elle – En remerciant son public qui était très bon, elle leur suggère de toujours sortir ensemble car cela donne une salle magnifique. Ce qui reste à dire de cette poète si inspirante :

-On passe du rire aux larmes,
-Grâce au clown à la voix de poète
-Qui peint des tableaux grâce à ses paroles.
-Elle s’ouvre comme une grande dame
-Qui est vraiment très chouette
-Et avec qui on s’amuse et rigole

-Elle peut avoir l’air impressionnante,
-Malgré son petit gabarit,
-Elle sait nous faire rêver.
-Somme toute elle est surprenante.
-Avec ses textes magnifiques, on réfléchit,
-Puis on rit, on doit repartir et on ne peut l’oublier…

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