LE BOURGEOIS GENTILHOMME, de MOLIÈRE, présenté par Le Théâtre du TRIDENT
C’est ce jeudi 24 avril 2014 que le Trident présentait aux médias et aux spectateurs qui ont rempli la salle à pleine capacité, leur version très contemporaine du Bourgeois Gentilhomme de Molière qui disait que ce serait une comédie satirique dénonçant la propension aussi ridicule que vaniteuse d’un marchand de draps à s’élever à la hauteur d’une classe sociale qui n’est pas la sienne et c’est ce qui est habilement dépeint par les acteurs présents sur scène.
Avec une mise en scène très originale de Martin Genest , la pièce se déroule avec des tableaux colorés se succédant sur un fond blanc qui se dévoile de diverses façons selon les besoins, offrant une multitude de possibilités inimaginables et que l’on découvre au cours de la soirée. Des tableaux assez spéciaux de danses, de ballet blanc se détachant sans peine du décor apportant une touche particulière au rendu.
On fait connaissance avec M. Jourdain, un excentrique avec des comportements totalement exagérés d’enfant gâté tant au niveau de l’habillement que dans la musique, la danse ou le maniement d’armes. Il essaie de monter de classe en suivant des cours pour devenir comme les gens de qualité et être apprécié d’eux et les professeurs rencontrés ne demandent pas mieux que de profiter de ses largesses tout en se moquant de lui. Ils essaient de le séduire pour en avoir plus et profitent de ces excès de bouffonnerie pour savoir qui sera le maître par excellence et par chance que le ridicule ne tue pas, donc chacun exagère même le philosophe « volant » qui leur fait la morale mais qui à son tour s’amuse en lui apprenant l’orthographe de façon « scientifique ».
Devenir une personne de qualité quitte à croire tous les mensonges, à porter ce que le tailleur lui confectionne même si cela frise le ridicule et est totalement à outrance. Assorti de danse contemporaine avec mannequins ou têtes animalières, de musique et bruiteur omniprésents, l’exagération va au bout du tissu qui provoque le fou-rire dans la salle et de son bonne avant l’arrivée explosive de son nouvel ami le conte qui est l’ultime abuseur qui prend pour offrir à une marquise qu’il aime sans lui avouer la source de ces dons et laissant Jourdain croire qu’elle s’intéresse à lui.
À certains moments on croit être dans une version que l’on pourrait qualifier de clownesque du Bourgeois Gentilhomme qui plait sans aucun doute à la famille, ballounes à l’appui avec hélium pour un effet encore plus éclatant. Enchaînement de mouvements comiques poussés à l’extrême avec un style rappelant le vaudeville, qui fera rire les enfants qui peuvent ainsi apprivoiser lentement le style théâtral qui souvent peu être ardu pour eux.
La seule voix de raison est celle de Mme Jourdain qui voit trop clair dans le jeu de ces nouveaux amis intéressés plus par l’argent de son mari que son bien-être. Comme il veut que sa fille Lucille marie une personne de la haute, Cléonte doit usé d’un subterfuge et devenir le fils du Grand Turc pour pouvoir demander la main de sa dulcinée donnant des allures cette fois de comédie musicale unique, éclatée et si brillante avec un dialecte imaginé qui ajoute du piquant à la sauce déjà très épicée…donnant un résultat très applaudi après la fin de la pièce qui en a fait rire plus d’un. À voir du 22 avril au 17 mai 2014 selon l’horaire que vous trouverez sur le site du Théâtre du Trident.